Le blog n’a plus été alimenté depuis un bon moment et nous nous en excusons. La faute en revient au temps qui, malheureusement, passe trop vite puisque la fouille s’est accélérée ces deux dernières semaines et que nous voici déjà à deux jours du "remballage" de l’épave.
Nous résumerons donc ces derniers jours dans cette page du 30 juillet.
Pour commencer, le demi-dolium, mis au jour l’année passée sur la partie arrière du chaland, a été remonté. L’observation de la jarre, qui présente des traces de feu sur les parois internes et des charbons de bois dans le fond, a permis de valider notre hypothèse de foyer. Ramené au musée, ce dolium va être dessiné, puis photographié avant que des prélèvements des charbons de bois ne soient réalisés afin de faire l’objet d’analyses anthracologiques.
Au niveau de la partie centrale du bateau, une grande partie du chargement de pierres a maintenant été enlevée, nous permettant d’accéder aux structures du bateau, sur une longueur de près de 
Ces structures sont ici constituées par toute une série d’aménagements internes avec des traverses disposées sur les membrures et, sur les traverses, un double plancher de cale.

Destinés à protéger la structure principale du bateau de la cargaison pondéreuse, ces aménagements font actuellement l’objet de relevés planimétriques et de coupes transversales.
Toute une série de photos complètent cette documentation de cette zone de l’épave. Les relevés s’achèvent demain et la coque fera alors l’objet de prélèvements de bois destinés aux analyses xylologiques qui permettront de déterminer les essences utilisées pour la construction du bateau.
Parallèlement à ce travail d’enregistrement sur le bois de l’épave, le sondage de
Parmi ce matériel, une figurine en terre cuite représentant vraissemblablement une déesse-mère, symbole de la maternité et de la fécondité. Assise sur un siège à haut dossier, elle tient serrée contre sa poitrine un nourrisson qu'elle allaite. Cette statuette , pourrait provenir des ateliers de Saône et Loire, très actif dès la fin du Ier siècle apr. J.-C. jusqu'au dévut IIIème apr. J.-C.

Enfin, Vincent Dumas, du Centre Camille Jullian (Aix-Marseille Université-CNRS), est venu hier sur le chantier prendre des points au théodolite afin de réaliser la topographie du site et recaler l’épave dans le plan du cadastre. L’opération s’est néanmoins révélée difficile compte tenu du fait que pour prendre des points référencés sur l’épave, la mire, reliée à une perche, devait être immergée et tenue en place par deux plongeurs : un situé au fond et un situé en surface afin d’essayer de tenir la barre la plus verticale possible… mission des plus délicates avec le courant du Rhône et les problèmes de communication entre fond, surface et topographe situé sur la berge…
Pour terminer, pour le dernier mercredi de la fouille, France 3 Méditerranée nous a suivi toute la journée (avec un direct au journal de 12h00 et un reportage au journal de 19h00) et nous avons encore accueilli, comme tous les mercredis, des visiteurs du Musée départemental Arles antique.
Au total, nous sommes fiers de dire que nous aurons reçu, tout au long de ce mois de juillet près de 250 personnes.








Leurs premières observations ont révélé qu’il s’agissait de molasses, c’est-à-dire de pierres calcaires coquillières originaires de la vallée du Rhône. Il est également très probable qu’il s’agisse de déchets de taille remployés pour les tailler en petits moellons destinés à être utilisés dans des constructions. Guidés par le flair d’Otello Badan (parc naturel de Camargue), nous nous sommes rendus, les géologues, Michel Rival, David Djaoui et Sabrina Marlier, sur les carrières de St-Gabriel situées au nord d’Arles, proche de Tarascon. 
Des tracés préparatoires à la découpe des blocs de pierres et des traces d’utilisation de coins métalliques, caractéristiques des méthodes d’extraction antiques, remarqués par Lise Leroux sur ces affleurements, révèlent par ailleurs une exploitation de ces carrières à l’époque romaine.

La fouille progresse par stratigraphie artificielle de 20 cm en 20 cm afin d’essayer de restituer, à terre, une stratigraphie archéologique des différentes couches se succédant. 
Celui-ci pourrait être en effet un bateau de servitude, lié à la vie du port, et les pierres auraient alors pu être utilisées dans l’aménagement des berges. Il pourrait également s’agir d’un chaland utilisé dans un cadre commercial et les moellons seraient alors une cargaison destinée à un programme de construction architectural. La venue, demain, de Philippe Bromblet, géologue au Centre Interrégional de Conservation et Restauration du Patrimoine (CICRP, Marseille) et de Lise Leroux, géologue aux Monuments Historiques, devraient nous permettre de préciser la provenance de ces moellons et peut-être nous éclairer sur leur utilisation. Nous nous concentrons donc actuellement sur ces pierres dont nous avons entrepris le relevé et pour lesquelles nous allons prélever des échantillons pour analyse.
Cette inscription, découverte exceptionnelle sur un bateau gallo-romain, pourrait nous apporter des informations essentielles sur le nom et l’origine du constructeur ou du propriétaire du chaland. 

... ainsi que des journalistes de France 3, de la Provence et de la radio des "Suds", venus nous interviewer aujourd’hui.




Jean-Luc et David se sont ensuite équipé de leurs palmes (et masques faciaux) pour se mettre à l’eau et ont passé une partie de la matinée à installer les suceuses à eau sur l’épave afin de débuter la fouille. 


Comme nous le redoutions, la visibilité du Rhône est cependant très mauvaise et le courant est fort. Décision est donc prise d’arrêter les plongées pour la journée et de se consacrer aux divers travaux à terminer à terre…
en espérant que la journée de demain sera meilleure…




Aucune plongée n’a été effectuée en ce premier jour. Nous sommes cependant perplexe devant l’état du Rhône qui présente un courant important et des eaux chargées des eaux de pluies importantes qui sont tombées plus au nord ces derniers jours…