vendredi 3 juillet 2009
2009: nouvelle année, nouveau blog...
Arles-Rhône 3 2009
samedi 2 août 2008
Au terme d’un mois de la première campagne de fouille programmée sur l’épave Arles-Rhône 3, le chantier s’achève aujourd’hui. La journée est donc consacrée à la fermeture du site avec l’épave qui va être recouverte par un tissu géotextile sur lequel nous allons répartir une tonne de sable conditionné dans une cinquantaine de sacs tissés à gravats. Le Rhône fera ensuite le reste du travail en apportant des sédiments qui finiront de recouvrir et de protéger intégralement l’épave.
Avant de fermer le site, toute une série de prélèvements ont été réalisés. Claude Vella, maître de conférence au CEREGE (Géosciences de l’Environnement, Aix-en-Provence) est ainsi venu hier pour effectuer et prélever trois carottes de sédiments : une a été pratiquée directement sous l’épave, deux ont été réalisées au niveau du sondage situé sur le flanc de l’épave du côté du lit du fleuve. L’analyse de ces carottes permettra de mieux connaître l’environnement dans lequel le bateau a fait naufrage et, peut-être, permettre d’avancer des hypothèses concernant les conditions de ce naufrage.
Sandra a également effectué des prélèvements d’échantillons de bois qui seront destinés aux analyses xylologiques afin de déterminer les essences utilisées dans la construction du bateau. Un prélèvement a aussi été réalisé sur le matériau d’étanchéité afin de faire procéder à une analyse palynologique et permettre également de déterminer la nature des matériaux employés.
Enfin, un dernier échantillon de
En attendant, et même s’il est sans doute encore un peu prématuré pour faire le bilan de cette première campagne de fouille programmée, nous pouvons dire, au terme de ce blog qui s’achèvera ici, que nous sommes pleinement satisfaits de cette mission. Autant du point de vue humain que technique, tout s’est parfaitement déroulé. La météo a été favorable dès la troisième semaine de la mission et les conditions de travail sous l’eau (visibilité et courant), bien que changeants, ont été globalement satisfaisants. Quant aux résultats scientifiques, nous ne doutons pas que la post-fouille qui va s’engager à l’automne et l’exploitation des données va nous apporter quantité d’informations supplémentaires sur cette épave, concernant notamment le chargement de pierres, la provenance et peut-être la destination du bateau, sa construction et enfin, son environnement historique et naturel.
Pour conclure cette dernière page blog, nous tenons finalement à remercier toute l’équipe qui s’est investie tout au long de cette fouille, les partenaires qui nous ont soutenus (le Centre Camille Jullian, l’association ARKAEOS, le Musée départemental Arles antique, le CG13 et la ville d’Arles), les collaborateurs et autres chercheurs qui sont venus nous voir. Nous remercions également tout particulièrement Mathieu Pradinaud et Véronique Mesrob qui ont travaillé à nos côtés ces deux dernières semaines pour la réalisation d’un film documentaire portant sur le métier d’archéologue subaquatique. Leur présence a été agréable, tout en étant discrète, et leur aide a été appréciable.
Et enfin, nous remercions tous les visiteurs, Arlésiens et touristes et curieux, qui sont venus, de plus en plus nombreux, les mercredis pour nous entendre leur restituer un peu de leur histoire et de leur patrimoine immergé… à vous tous, donc, merci et à l’année prochaine.
Pour dernière info, les premiers résultats de cette fouille seront présentés par David Djaoui, Sandra Greck et Sabrina Marlier, lors de conférences grand public :
- le mercredi 19 novembre 2008 à Aix-en-Provence dans le cadre de conférences organisées par l’association des amis d’Entremont,
- le samedi 22 novembre 2008 à Arles au Musée départemental Arles antique dans le cadre de la semaine de la science en fête.
Et, dans le cadre d’une table ronde internationale consacrée aux « Bateaux de navigation intérieure » qu’organise par le Centre Camille Jullian, Sabrina et Sandra présenteront les résultats scientifiques concernant plus spécifiquement l’architecture et la construction du bateau ainsi que les bois utilisés pour sa construction. Ces interventions auront lieu à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, à Aix-en-Provence, le mardi 28 octobre 2008.
mercredi 30 juillet 2008
Mercredi 30 juillet 2008
Le blog n’a plus été alimenté depuis un bon moment et nous nous en excusons. La faute en revient au temps qui, malheureusement, passe trop vite puisque la fouille s’est accélérée ces deux dernières semaines et que nous voici déjà à deux jours du "remballage" de l’épave.
Nous résumerons donc ces derniers jours dans cette page du 30 juillet.
Pour commencer, le demi-dolium, mis au jour l’année passée sur la partie arrière du chaland, a été remonté. L’observation de la jarre, qui présente des traces de feu sur les parois internes et des charbons de bois dans le fond, a permis de valider notre hypothèse de foyer. Ramené au musée, ce dolium va être dessiné, puis photographié avant que des prélèvements des charbons de bois ne soient réalisés afin de faire l’objet d’analyses anthracologiques.
Au niveau de la partie centrale du bateau, une grande partie du chargement de pierres a maintenant été enlevée, nous permettant d’accéder aux structures du bateau, sur une longueur de près de
Ces structures sont ici constituées par toute une série d’aménagements internes avec des traverses disposées sur les membrures et, sur les traverses, un double plancher de cale.
Destinés à protéger la structure principale du bateau de la cargaison pondéreuse, ces aménagements font actuellement l’objet de relevés planimétriques et de coupes transversales.
Toute une série de photos complètent cette documentation de cette zone de l’épave. Les relevés s’achèvent demain et la coque fera alors l’objet de prélèvements de bois destinés aux analyses xylologiques qui permettront de déterminer les essences utilisées pour la construction du bateau.
Parallèlement à ce travail d’enregistrement sur le bois de l’épave, le sondage de
Parmi ce matériel, une figurine en terre cuite représentant vraissemblablement une déesse-mère, symbole de la maternité et de la fécondité. Assise sur un siège à haut dossier, elle tient serrée contre sa poitrine un nourrisson qu'elle allaite. Cette statuette , pourrait provenir des ateliers de Saône et Loire, très actif dès la fin du Ier siècle apr. J.-C. jusqu'au dévut IIIème apr. J.-C.
Enfin, Vincent Dumas, du Centre Camille Jullian (Aix-Marseille Université-CNRS), est venu hier sur le chantier prendre des points au théodolite afin de réaliser la topographie du site et recaler l’épave dans le plan du cadastre. L’opération s’est néanmoins révélée difficile compte tenu du fait que pour prendre des points référencés sur l’épave, la mire, reliée à une perche, devait être immergée et tenue en place par deux plongeurs : un situé au fond et un situé en surface afin d’essayer de tenir la barre la plus verticale possible… mission des plus délicates avec le courant du Rhône et les problèmes de communication entre fond, surface et topographe situé sur la berge…
Pour terminer, pour le dernier mercredi de la fouille, France 3 Méditerranée nous a suivi toute la journée (avec un direct au journal de 12h00 et un reportage au journal de 19h00) et nous avons encore accueilli, comme tous les mercredis, des visiteurs du Musée départemental Arles antique.
Au total, nous sommes fiers de dire que nous aurons reçu, tout au long de ce mois de juillet près de 250 personnes.
mercredi 23 juillet 2008
Le mot des restauratrices, Ethel Bouquin et Marie-Amande Coignard
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lundi 21 juillet 2008
Lundi 21 juillet 2008
Si la provenance des pierres de chargement de notre chaland semble à présent résolue (elle sera définitivement attestée avec l’analyse, en laboratoire, des échantillons prélevés par Ph. Bromblet), les deux hypothèses concernant l’utilisation de ces pierres restent toujours valables. À savoir un emploi pour l’aménagement des berges du Rhône au niveau d’Arles ou un emploi pour la construction de maisons, soit au niveau d’Arles, soit dans la section inférieure du Rhône, entre Arles et la mer, où des villas gallo-romaines étaient implantées le long du fleuve.
Aujourd’hui, lundi 21 juillet, début de la 4ème semaine de fouille sur l’épave Arles-Rhône 3. La fouille progresse sur les deux fronts : la partie centrale de l’épave où les pierres de chargement continuent à être dégagées, dessinées puis enlevées avec réalisation de prélèvements, et la partie adjacente, du côté lit du fleuve où un sondage est en cours de réalisation.
D’ici le milieu de la semaine, nous espérons par ailleurs avancer sur le dégagement des pierres afin de pouvoir commencer à travailler sur les relevés d’architecture de l’épave.
Sinon, pour ce qui concerne l’agenda de la semaine, nous attendons la visite de M. Dominique Garcia, directeur du Centre Camille Jullian (laboratoire d’archéologie africaine et méditerranéenne – Aix-Marseille Université-CNRS), la venue de Claude Vella (géomorphologue au CNRS) qui viendra effectuer un carottage sous l’épave et de Vincent Dumas (topographe-infographe au Centre Camille Jullian) qui viendra réaliser les relevés topographiques de l’épave afin de la recaler dans le plan de la ville antique et actuelle.
jeudi 17 juillet 2008
Mercredi 16/jeudi 17 juillet 2008
L’ensemble est recouvert par une couche constituée de limons du fleuve et de matériels céramiques variés provenant de la zone portuaire antique.
Afin de progresser dans le dégagement de l’épave, un nouveau "carré", de 2,50 m de longueur sur 2 m de large, est installé. Pour le moment, plusieurs caisses de tessons d’amphores et de céramiques appartenant à la couche de recouvrement ont été remontées. Ce matériel est ensuite trié et inventorié au Musée départemental Arles antique dans la perspective d’intégrer Arles-Rhône 3 dans son contexte historique. La nature du chargement – les moellons en calcaire blancs – doit quant à elle nous apporter des informations précieuses sur la fonction du bateau. Celui-ci pourrait être en effet un bateau de servitude, lié à la vie du port, et les pierres auraient alors pu être utilisées dans l’aménagement des berges. Il pourrait également s’agir d’un chaland utilisé dans un cadre commercial et les moellons seraient alors une cargaison destinée à un programme de construction architectural. La venue, demain, de Philippe Bromblet, géologue au Centre Interrégional de Conservation et Restauration du Patrimoine (CICRP, Marseille) et de Lise Leroux, géologue aux Monuments Historiques, devraient nous permettre de préciser la provenance de ces moellons et peut-être nous éclairer sur leur utilisation. Nous nous concentrons donc actuellement sur ces pierres dont nous avons entrepris le relevé et pour lesquelles nous allons prélever des échantillons pour analyse.
Parallèlement à ce travail, un sondage est implanté contre le flanc du bateau situé du côté du lit du fleuve. Ce sondage devrait nous permettre de préciser la stratigraphie du site pour, encore une fois, mieux comprendre l’environnement historique et naturel de l’épave.
Enfin, nous avons eu aujourd’hui la visite de Marc Heijmans, chercheur au CNRS et spécialiste d’épigraphie qui travaille actuellement sur l’inscription épigraphique découverte l’année passée sur le flanc du bateau, C L POSTV. Cette inscription, découverte exceptionnelle sur un bateau gallo-romain, pourrait nous apporter des informations essentielles sur le nom et l’origine du constructeur ou du propriétaire du chaland.
Pour finir cette page du jour, ajoutons que la visite du chantier hier, par les publics du Musée départemental Arles antique, a suscité l’intérêt et l’enthousiasme d’une cinquantaine de personnes...... ainsi que des journalistes de France 3, de la Provence et de la radio des "Suds", venus nous interviewer aujourd’hui.
dimanche 13 juillet 2008
Vendredi 11 juillet
Les préfectures du Vaucluse et de la Drôme ayant levé les interdictions à la baignade, à la consommation de l’eau etc.… nous nous remettons, nous aussi, à l’eau…
Et c’est enfin une journée de travail normale qui s’est déroulée pour la première fois en 8 jours sur le chantier Arles-Rhône 3 avec 2 palanquées de 2 plongeurs assurant chacun, une plongée de 1h30 le matin et une autre plongée de 1h30 l’après-midi, soit au total 3h00 de travail sur site pour chacun. Et comme la visibilité s’est un peu améliorée, nous avons pu également avancer en dégageant une partie du tissu géotextile et des sacs de sable qui recouvrait l’épave (mis en place en fin de campagne l’année précédente pour protéger l’épave). Nous avons également dégagé un carré de
Nous sommes actuellement dans la partie centrale de l’embarcation où se trouvait probablement un caisson destiné à recevoir une cargaison de pierres… mais c’est là un des objectifs de cette première campagne de fouille qui va porter sur l’étude de cette cargaison présumée et du dispositif d’aménagements internes dont est équipé ce chaland. À suivre donc… après le week-end du 14 juillet…